Adoption : petites réussites et réalité

  C'était perturbant :  Un bain c'était pour qu'il se mette à laver la baignoire et ses parois. Rester à la maison, c'était passer la serpillière ! avec des gestes experts... On le retrouvait  en train d'essorer un chiffon mouillé et le mettre au balai pour laver partout. Doucement, progressivement nous avons dû lui apprendre à jouer. Avec un ballon de baudruche, sur les épaules de papa, avec un jouet dans le bain...et lui interdire doucement de faire le ménage : ce n'est pas son rôle. Les petites voitures ont eu de plus en plus d'intérêt, puis tous les jeux que nous avions accumulés dans la fameuse attente ont pris leur place, très progressivement, en 2 ans, dont les puzzles, les peluches, les perles à écraser, les peintures etc... Qu'a-t-il donc bien pu vivre avant ?  De déductions en déductions, il aurait eu faim, son travail était de s'occuper des  plus  petits, nous l'avons su, mais également faire le ménage.  Sa vie d'enfant est rétabli

  Quand il commence à fair chut alors que nous relatons un moment aux autres, c'est que le concept de famille et de cercle restreint est bien ancré. Nous devons respecter son choix du secret même quand cela nous apparaît être un détail sans importance.  La première fois, j'ai réagi "de travers", en ironisant "Oh mais ça c'est rien, je raconte juste...".  Ensuite nous avons parlé en aparté et je lui ai promis que je ferai attention. 

  Accepter que le Petit a manqué de succion.  Proposer :  Des bonbons en forme de tétine Pourquoi pas un biberon de grenadine ? Mordiller le sein de maman (et oui) au travers les vêtements. Laisser faire si cela vient. (Même si cela nous fait "bizarre") Téter l'oreille de sa peluche Ecouter l'histoire ou le chant du soir en tétant / mordillant les doigts de maman.(Il n'a jamais demandé pour papa) En général l' acceptation sans gêne de la régression, mais cela reste secret ! Lui faire comprendre que cela restera entre nous, en famille.  Tous ces moments de régression sont nécessaires.  Plus tard on pourra lui dire (et on le fait déjà 2 ans après) : "Quand tu étais petit, tu ... Comme n'importe quel autre enfant ayant vécu tous les stades d'enfance avec ses parents .

  Se rendre compte qu'il est souvent en tension.  Trouver des moyens quels qu'ils soient afin de le détendre. L'écouter . Le bain La boîte sensorimotrice Le massage (difficile de se laisse toucher ou caresser au départ)  La décharge d'énergie La sortie en VTT en forêt. La balade des chiens Le retour au stade bébé, en mimant ou  jouant le bas âge.

  Nous nous sommes disputés au sujet du temps calme.  On s'est finalement rendu compte qu'à une certaine heure, systématiquemetn tous les soirs, Petit Chat se mettait à vouloir bouger dans tous les sens.  Et il n'y avait rien à faire contre cela. Du coup virage inverse, nous mettons de la musique et dépensons le trop plein l'énergie en se remuant, danant n'importe comment. 10 min suffisent. Cela évolue maintenant que l'attachement est là et bien là , en "Attaque de bisous"", il la réclame l'air de rien ("je ne veux pas que vous me touchiez") et 1 2 3 attaque ! tout le monde sur le canapé. Le temps calme de lecture dans le salon n'apas été accepté de suite par Margouillat. Mais pas le choix. Maintenant c'est lui qui s'installe et prend un album.

  Oui Petit doit s'ennuyer, oui les parents doivent savoir ne rien faire. Nous nous rendons compte que se ménager de nombreux moments pour soi , ne fait  pas de nous des parents défaillants. Petit devient autonome, apprend à s'occuper, à imaginer, et nous sommes tous heureux ainsi.  Entre parents, nous ne nous perdons pas de vue, même si c'est pour larver sur le canapé. Avec Petit Chat nous sommes ravis de retrouver une activité commune.

D'accord, un cadre bien défini et régulier est indispensable , mais de temps en temps, on en sort, et on ne culpabilise pas, cela permet  1/ de redonner toute son importance au cadre, 2/ de ponctuer sa vie par des moments de délicieuse digression.  Par exemple, aller chercher papa un soir dans la nuit à la gare, même si on pouvait s’arranger autrement.